La naturopathie considère, comme beaucoup d’autres médecines traditionnelles, que le bon état de l’intestin est indissociable d’une bonne santé. Aujourd’hui, le rôle du microbiote intestinal est mieux connu et l’on sait qu’il joue un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaire et neurologique. Prendre soin de ses intestins avec une alimentation et une hygiène de vie adaptée est donc un bon moyen de prévenir certains problèmes de santé et faciliter les nombreuses fonctions de nos intestins.
Les intestins : rôle et anatomie
Lorsque l’on mange un aliment, celui-ci subit plusieurs transformations. Il passe d’abord par la bouche et la salive qui contient des enzymes (d’où l’intérêt de mâcher !), puis par l’œsophage avant d’arriver à l’estomac par une petite porte appelé cardia. C’est ici que seront majoritairement digérer les protéines. Puis, après quelques heures, c’est la porte du dessous de l’estomac, le pylore, qui s’ouvre au niveau d’une partie de l’intestin grêle très importante appelé le duodénum. Cette zone a un rôle primordial dans la digestion car c’est ici que s’active la majeure partie des enzymes digestives. Ensuite, le parcours se poursuit dans le reste de l’intestin grêle où les aliments continuent d’être digérés, puis passe dans le gros intestin (= le côlon) via un premier sphincter et continue jusqu’à l’anus.
L’intestin grêle
Le rôle majeur de l’intestin grêle est de digérer les aliments pour absorber les nutriments et les molécules utiles. Cela nécessite une très grande surface de contact avec les aliments. Notre intestin fait entre 5 et 7 mètres mais pour avoir encore plus de surface d’absorption, sa muqueuse est constituée de villosités (c’est à dire des plis et replis), qui elles-mêmes contiennent des micro villosités. Au final, pour un adulte, nous avons une surface moyenne de 200m2 au niveau intestinal ! Soit…un terrain de tennis dans le ventre !
De plus, si la paroi intestinale laisse diffuser les nutriments, elle a également un rôle de protection vis-à-vis des toxiques et agents infectieux venus de l’extérieur. Plusieurs éléments composent cette défense, communément appelé la barrière intestinale. Par exemple, l’appendice (bien connu pour l’appendicite) n’est pas une excroissance inutile mais un lieu de fabrication d’anticorps dans l’organisme.
Le gros intestin
Le gros intestin lui, a un rôle sur le contrôle volontaire ou involontaire (péristaltisme) des mouvements intestinaux, le stockage et l’exonération des matières. Et ce, grâce aux sphincters que l’on retrouve tout le long. Il permet aussi de digérer tout ce qui n’a pas pu être assimilé par l’intestin grêle grâce aux bactéries qui s’y trouvent. Enfin, la dernière partie du côlon est impliqué dans l’équilibre hydrique et salin du corps, qui nous fait économiser 1 litre d’eau par jour en moyenne !
Le péristaltisme, un mécanisme involontaire, permet d’amener les déchets inutiles pour l’organisme au bout du système digestif, jusqu’à la porte du premier des deux sphincters de l’anus. Celui-ci se relâche pour informer les cellules sensorielles en lien avec notre cerveau qu’il va falloir aller à la selle. Par réflexe, le second sphincter se contracte et renforce la fermeture du premier sphincter. Cette fois, c’est la volonté de notre commande centrale qui décidera du meilleur moment pour ordonner le relâchement du sphincter externe et par réflexe le sphincter interne.
Il est très important d’aller à la selle tous les jours à la même heure pour ne pas contrarier la communication subtile entre les deux sphincters qui pourrait, dans le cas contraire induire des troubles de constipation. On considère que la normalité moyenne est d’aller à la selle 1 à 3 fois par jour. Pour les spécialistes, la constipation est sans équivoque en-dessous de 3 selles par semaine.
Le microbiote intestinal
Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes qui tapissent notre intestin grêle et le colon. On y trouve environ 100 000 milliards de bactéries, mais aussi des virus et des champignons… Le microbiote est très influençable : selon l’alimentation, l’hygiène de vie, l’environnement, la génétique, il va être plus ou moins en bonne santé. Par exemple, un traitement antibiotique éradique la flore, d’où la nécessité de prendre des probiotiques en même temps ou à la suite de la prise d’antibiotiques, selon ce que vous propose votre médecin.
Le microbiote a différentes fonctions essentielles. Tout d’abord, les micro-organismes se nourrissent de ce qui n’a pas été digérés (notamment les fibres et la cellulose) et en échange, favorisent l’assimilation de certains nutriments comme certaines vitamines (K, B12, B8). Ainsi, si la nourriture ingérée altère les bactéries, ces dernières vont impacter le métabolisme intestinal et inversement. Lorsqu’un réel déséquilibre est installé, on parle de dysbiose intestinal qui pourra provoquer l’altération de la barrière intestinale et donc perturber sa capacité à métaboliser certaines substances ou à éliminer certains toxiques.
Aujourd’hui, on retrouve un lien entre ce déséquilibre et certaines maladies comme : les intolérances ou les allergies alimentaires, les inflammations intestinales, les pathologies auto-immunes, diabète, obésité, des maladies cardiovasculaires… Plus récemment, des chercheurs genevois et italiens ont publié un article en novembre 20201 qui confirme le lien entre un déséquilibre spécifique du microbiote intestinal et le développement de la maladie d’Alzheimer. Il diffère aussi chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson2.
Nous pouvons donc voir que le microbiote a un rôle majeur dans la relation entre notre cerveau et les intestins et, de manière générale, sur la gestion de notre équilibre psychologique.
Enfin, le microbiote a aussi un rôle immunitaire actif dans la barrière intestinale puisque les bonnes bactéries agissent en compétition avec les hôtes indésirables !
Les intestins, le deuxième cerveau
L’intestin possède une extraordinaire innervation nerveuse ainsi que 200 millions de neurones qui communiquent entre eux ainsi qu’avec ceux présents dans le cerveau : c’est presque autant que ceux dans le cortex cérébral d’un chat ! (Qui en ont environs 250 millions). C’est grâce au nerf vague, qui est la voie la plus importante et rapide pour relier ces deux organes, que le cerveau se rend compte de ce qui se passe dans le corps. L’intestin est au cœur des échanges et des stimulations se produisant au quotidien, au point qu’il est aujourd’hui considéré comme un organe sensoriel primordial. Ainsi, il y a une interrelation réciproque : une inflammation intestinale chronique pourra se traduite par une anxiété ou des syndromes dépressifs, tandis que le stress va ralentir le système digestif et même à la longue créer de véritables déséquilibres dans le microbiote.
Aussi, il est important de constater que les bactéries intestinales sont à l’origine de la fabrication majoritaire de la sérotonine dans notre organisme, une hormone très importante pour le sommeil et en lien avec les interactions sociales.
Les probiotiques, les prébiotiques et les symbiotiques
Les symbiotiques
Ce sont tous simplement l’association des probiotiques et des prébiotiques.
Les probiotiques
Ce sont des souches bénéfiques spécifiques de bactéries ou de levures qui préviennent l’installation des bonnes bactéries intestinales et participent à la restauration de la flore, à condition d’avoir l’hygiène de vie et l’alimentation adaptée en parallèle.
Il existe différentes sortes de souches et surtout le nombre de bactéries contenues dans une gélule va déférer. Ce pas nécessaire de prendre ceux où il y en a le plus, tout dépendra du problème de départ, mais il est conseillé que le produit ait au moins 108 de ferments par prise (attention aux allergies).
Il convient cependant de rectifier les habitudes alimentaires en priorité, puis de nettoyer les intestins avant d’enfin, prendre des probiotiques. Cela reviendrait à mettre du papier peint sur des murs en mauvais état !
Les prébiotiques
Les prébiotiques sont des composés, essentiellement fait de fibres végétales qui vont nourrir les bonnes bactéries intestinales. Ils ont beaucoup de bienfaits : améliorer le transit intestinal, limiter les phénomènes inflammatoires, augmenter le besoin de mastication qui accélère l’apparition de la satiété et ralentit l’entrée du sucre dans le sang, etc.
La ration recommandée pour un adulte est de 30g par jour.
Une alimentation riche en fibres prébiotiques peut augmenter la quantité de bonnes bactéries de l’intestin de l’ordre de 300% selon la dose et la substance !
Voici quelques sources de prébiotiques :
- Les fruits : banane, poire, pomme, ananas, grenade…
- Légumes et plantes : ail, poireaux, oignons, asperge, artichaut, endives…
- Toutes les légumineuses et céréales complètes et semi-complètes.
Voici un article sur comment prendre soins de ses intestins.
» Relevez un mets d’une pincée d’amour : il saura plaire à tous les palais »
Plaute
Les intestins sont absolument précieux pour l’équilibre de notre santé et il est indispensable d’en prendre soin.
2 https://parkinson.lu/fr/actualites-evenements/actualites/parkinson-microbiote
Bibliographie : Les intestins, confort et bien-être, Cécile Decroix, éditions AEDIS
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